Dr B. Stach : En tant que président de l’URPS des Haut-de-France, il me tiendra à cœur tout au long de mon mandat de remettre le spécialiste dans la boucle du parcours de soins et dans la médecine libérale. Je serai attentif au fait que les médecins spécialistes experts, les oubliés au sein de la médecine libérale, y retrouvent leur place légitime. Toutefois, défendre la médecine spécialisée ne doit pas se concevoir à l’encontre de la médecine libérale dans son ensemble. C’est pourquoi le bureau URPS des Hauts-de-France se veut fédérateur, et chaque syndicat trouvera sa place dans les échanges, le but ultime étant de retrouver une médecine libérale forte.
Zonage en médecine spécialisée, équipes de soins spécialisées qu’il faut désormais concrétiser et développer… Les principaux chantiers qui attendent la nouvelle équipe des représentants URPS des Hauts-de-France auront pour objectif de répondre aux soins non programmés, en parallèle à d’autres travaux, comme par exemple la formalisation des maîtres de stage en médecine spécialisée.
Selon la population, le nombre de médecins généralistes doit être proportionnel au nombre d’habitants, à leur recours aux soins par tranche d’âge et à l’accessibilité du praticien, avec la définition d’un indicateur d’accessibilité potentielle localisée (APL) au médecin. Or, la question s’avère bien plus délicate et complexe en médecine libérale spécialisée, d’une part parce qu’il est difficile d’estimer le nombre optimal de médecins spécialistes par habitant et par région, et, d’autre part, parce que la communauté des spécialistes est extrêmement diversifiée, tant du point de vue du mode d’exercice que de l’implantation
territoriale ou des besoins de la population. Il nous faut donc concevoir des règles spécifiques afin que le médecin spécialiste soit à la fois en mesure de répondre aux soins non programmés et accessible géographiquement. Ce chantier est au point mort du côté des médecins spécialistes, principalement du fait d’aides financières hétérogènes. Par exemple, en zone sous-dotée en médecins généralistes, les aides conventionnelles et les aides d’État s’ajoutent à celles allouées pour contractualiser des assistants médicaux, etc.
La médecine spécialisée libérale, qu’elle exerce en établissement de santé ou au sein d’un cabinet, doit répondre à toutes les demandes d’organisation de soins dont, entre autres, les soins non programmés. Condition pour être entendue, elle doit être force de proposition, sur le versant des équipes de soins spécialisées, mais pas uniquement.
Les spécialistes doivent trouver – et retrouver – une place, sans négliger tout ce qui a été élaboré en médecine libérale et en soutenant les divers projets de celle-ci. Nous devons également répondre aux demandes émanant de la médecine générale et de nos instances.
En effet, les objets connectés, les cabines de téléconsultation, etc., fournissent un nombre croissant de données médicales, d’où une organisation collective indispensable pour répondre à la demande et être en mesure de suivre nos patients malades chroniques. Organisation, financements et encadrement législatif seront sur la table des discussions. La question du parcours de soins du patient est la suivante : comment suivre nos patients malades chroniques tout en gardant notre expertise au sein d’un suivi organisé des patients, cohérent et sécurisé, sans pour autant recourir de manière systématique au spécialiste ? Ces débats au sein de l’URPS des Haut-de-France concernent les médecins généralistes mais également les infirmiers, les kinésithérapeutes, etc. De nombreuses réponses sont à concevoir de toutes pièces. D’autres sont aussi à remettre à plat ; en effet, le parcours de soins tel qu’il est conçu actuellement comprend des aberrations et des mesures qui vont à l’encontre de la défense des spécialistes libéraux. En guise d’exemple, le niveau de rémunération du médecin spécialiste dépend du fait que le patient possède ou non un médecin traitant !
Il s’agit de repositionner la médecine libérale, quel que soit son mode d’exercice, et ce dans l’écosystème des innovations technologiques et connectées. Les débats doivent être constructifs au sein de l’URPS afin de parler d’une même voix auprès de nos instances.
Le président du SAR à la tête de l’URPS. Pour quelle implication ?
Grâce à cette nomination, la pneumologie peut compter sur une représentabilité accrue au plan régional, mais aussi national.
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