Christian Le Goff nous a quittés.
La pneumologie, notamment la pneumologie libérale, lui doit beaucoup, même si les moins de 50 ans ne l’ont pas connu.
Dans les années 1970, Christian et quelques autres, en se dotant d’un plateau technique adéquat, ont contribué au déploiement en ville de cette jeune spécialité succédant à la phtisiologie. Cela a permis d’éviter à de nombreux patients de longs séjours hospitaliers, tout en assurant des soins de grande qualité.
À une époque où l’ascenseur social fonctionnait encore efficacement, et grâce à ses mérites, Christian devint non seulement un praticien de grande qualité, mais il accéda également aux plus hautes responsabilités professionnelles.
Sa bonhomie ne parvenait pas à dissimuler une personnalité forte, doublée d’un caractère bien trempé. Il a mis son courage, sa détermination, son dévouement, et la pertinence de ses analyses au service de l’intérêt général, parfois au détriment de ses propres intérêts.
Il fut un grand président du SAR dans les années 1980-1990. À cette époque, les assemblées générales étaient particulièrement animées.
En raison de ses nombreuses qualités, l’ensemble des spécialités l’ont sollicité pour prendre la présidence de l’Union nationale des médecins spécialistes confédérés (UMESPE), la branche spécialiste de la CSMF, à l’époque premier syndicat médical français. Ceci, alors même qu’il n’était pas candidat !
Je garde le souvenir de nombreuses rencontres avec nos autorités de tutelle, dont des ministres et directeurs de la CNAM, entre autres. Cela ne l’empêchait pas de mener des actions plus spectaculaires. On se souviendra notamment de la gigantesque banderole déployée au premier étage de la tour Eiffel, défiant ouvertement la présence nombreuse des CRS.
Malheureusement, sa brillante carrière fut brutalement interrompue par un AVC gravissime, il y a 23 ans. Après plusieurs semaines de coma, il ne put reprendre une activité professionnelle.
La pneumologie libérale présente ses plus sincères condoléances à Christiane, sa femme, à Jean-Philippe et Vincent, ses fils, ainsi qu’à l’ensemble de sa famille.
Dr Yves Grillet
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